La Loire
Qu’on le traverse par le pont canal de Briare ou celui de Digoin, qu’on le suive en empruntant le canal Latéral à la Loire, le fleuve Loire regorge de secrets. Après avoir amarré leur vedette hollandaise ou leur bateau de location, les plaisanciers sont à la recherche de visites et découvertes. À quelques minutes de marche des pontons, équipés de jumelles et de bonnes chaussures, les équipages accèdent sans difficulté au lit mineur de ce fleuve réputé le dernier fleuve sauvage d’Europe.
Le lit mineur c’est le plus visible, celui dans lequel coulent les eaux de façon générale. Le lit majeur s’étend jusqu’aux premiers coteaux largement utilisés par l’homme et ses activités. Quand le fleuve est en colère il déborde de son lit mineur et s’étale dans le majeur. Une sonate peu appréciée des habitants surtout quand elle est centenaire.
Pour le navigateur descendu à terre, découvrir faune et flore du lit mineur s’apparente à une chasse aux indices. Les enfants seront tout particulièrement sensibles à ces quêtes écologiques.
Mettez-les sur la piste du castor par exemple.
Présent depuis plus de 10 000 ans en Europe, cet animal est très facilement observable à la tombée de la nuit, moment où il sort de son gîte pour vaquer à ses diverses occupations notamment celle de se nourrir. Et comment repérer sa présence ? Observer les arbres. Les plus petits sont cisaillés à la basede façon caractéristique. Ceux qui sont à terre pour raisons diverses voient leur écorce arrachée par les coups de dents aussi coupantes qu’un rasoir de cet animal désormais protégé. Ne cherchez pas les amas de branchages représentant leur habitat dans l’imaginaire populaire. Ils sont peu présents en bord de Loire et c’est un habitat plutôt spécifique à son cousin du Canada. En Loire, cherchez plutôt un terrier dans les berges.
Notre ami castor a failli disparaître ! Cela aurait été dommage car cet animal est bien sympathique. Monogame, les couples sont liés pour la vie. Ils mettent au monde une portée par an constituée de deux à trois petits qui restent dans le groupe familial environ deux ans. Ils vivent donc en famille mais également en célibataire jusqu’au moment où monsieur castor décide de se déclarer.
C’est un animal de territoire qu’il marque grâce à un musc particulièrement fort. Sa queue lui sert à la fois de réserve de graisse pour passer l’hiver, d’accessoire de nage et d’alarme. Il ne s’éloigne jamais vraiment beaucoup de l’eau qui constitue son refuge. Pour manger tranquille, monsieur castor abat son arbre afin que les branches sommitales tombent dans l’eau. Il peut ensuite les déguster en famille tranquillement.
Le lit mineur de la Loire réserve aux plaisanciers encore bien des surprises …
On en reparle bientôt !
Cathy Bouguereau